Observant l'homme qui tressauta, Melkio se dit en lui même qu'il avait dérangé ce brave serviteur dans une activité intense...de sieste. La chose étant entendue, et qu'il avait bien confirmation de la bonne adresse, il décida, magnanime, de ne pas perturber davantage le vieillard. A cet âge, les médecins de sa Cour l'avait informé que l'homme était sujet à des humeurs néfastes, qui pouvaient le faire même rappeler à Aristote! Depuis, il prenait garde de ne pas précipiter de vie à trépas les braves gens.
Ayant une bonne connaissance de l'architecture des palais, après une carrière diplomatique qui l'avait amené par monts et par vaux dans plusieurs royaumes, Melkio prit sur lui de s'orienter seul dans la place. Il finirait bien par tomber sur les maîtres de ces lieux. En partant, il déposa néanmoins une petite outre de jus d'orange sur le rebord de la guérite, à l'attention du plus impliqué gardien qu'il n'ait croisé depuis fort longtemps. Cela le réchauffera ! ne pût s'empêcher de penser le fantômatique duc, les yeux pétillants de celui qui a commis une gentille blague...